Résumé


Deux jeunes femmes se connaissant de vue, depuis de nombreuses années, vont se lier d’amitié.

Jusque là, rien de plus banal. Mais, ce qui l’est moins, c’est que dès lors, rien ne sera jamais plus comme avant.

Tout au long de ce récit, vous allez pouvoir partager les péripéties de ces deux personnes, pour le moins surprenantes…



mardi 23 novembre 2010


Chapitre 29



« La voiture enchaînée »



Avant de repartir, les 2 C, après un long moment d’hésitation, décident de retirer les chaînes de la voiture. En effet, la route est dégagée. Elles ne servent déjà plus à rien. Une prise de tête pareille, alors qu’elles auront servi seulement dix minutes. C’est du gros n’importe quoi ! A mettre, c’est compliqué, à enlever, ça devrait pas être la mer à boire. Chacune décide de s’occuper d’une roue. Elles vont les enlever en deux-deux.

Dudu dit : « Ben, c’est pas si fastoche que ça, finalement. »

Vivie lui répond : « Mais oui, tu décroches et ça part tout seul. »

La roue de cette dernière est faite. Elle vient donc aider Dudu avec la sienne. « Ben voilà ! T’as réussi. Y’a plus qu’à y jeter de l’autre côté, pour que ça parte. Après, on roule, et on les récupère.»

Dudu la regarde avec des gros yeux : « Mais non, on doit pas les balancer de l’autre côté. Tu vois bien que tu les as faites passer dans les roulements de roues. Si on roule, ça va s’emmêler. »

Après une explication plus approfondie, Vivie comprend sa gourde. Effectivement, si elle laisse les chaînes emmêlées de la sortes, autour des roulements ; y’a de fortes chances pour qu’elles n’arrivent plus du tout à les retirer, après ça. Avec un peu de chance, elles auraient même tout pété.

Elles commencent toutes les deux à avoir les mains congelées. C’est pas possible ! Parti, comme c’est parti, elles n’arriveront jamais à les enlever. Comment vont-elles faire ? Il faut à tout prix qu’elles réussissent à arrêter une voiture. Et ça, c’est pas gagné. « On est pas partis ! »

Heureusement, le miracle se produisit. Un automobiliste eut la même idée que les 2 C et s’arrête à leur hauteur pour retirer ses chaînes.

Ouf, sauvées ! Elles le regardent discrètement faire. Effectivement, il est doué. Il réussi à les enlever en cinq minutes. Maintenant que le pauvre homme s’est bien gelé les mains et s’apprête à repartir, nos deux boulets l’interpellent. Une fois n’est pas coutume…

Et oui ! Mauvaise idée ! Fallait pas s’arrêter à côté des 2 C. Faut vraiment chercher les problèmes pour faire un truc pareil...

L’individu regarde les chaînes emmêlées dans les roulements. Y’a du boulot ! Il a dû bien regretter sa présence, dans un moment pareil.

Mais comme c’est un homme galant, il ne peut pas laisser ces deux pauvres filles, dans une situation pareille. Et c’est reparti pour résoudre un méli-mélo supplémentaire. Après s’être bien pris la tête, il réussit finalement à libérer la voiture de ses chaînes. Les 2 C lui firent mille remerciements. Et ce dernier reparti aussitôt, sans demander son reste. A tous les coups, il s’est dit qu’il valait mieux pas s’éterniser, des fois qu’elles auraient peur qu’il s’ennuie et qu’elles lui trouveraient une autre occupation.

Ce coup-ci, ça devrait être la bonne. Il est temps de rentrer à la maison. D’autant plus qu’une tempête est annoncée, avec la chance qu’elles ont, elles sont capables de rester coincées quelque part. Plus une minute à perdre ! « On est partis ! »

Vivie démarre la voiture, et les voilà lancés pour une descente qui promet de ne pas être monotone…

Voilà, moins de dix minutes qu’ils roulent, et ça commence déjà. Ils se retrouvent au milieu de nul part, avec une tonne de neige sur la route. Bon sang, c’est pas possible. Il va quand-même pas falloir remettre ces fichues chaînes ! Qui dit montage de chaînes, dit démontage, ensuite. Donc, arrêter une voiture maintenant et en stopper à nouveau une autre, encore après ; vu qu’elles sont pas fichues d’y arriver toutes seules. Y’en a marre, à la fin. Et quand on pense que c’est écrit « montage et démontage rapides ». Ben, c’est du foutage de ganache ! Après tout, elles ont demandé des chaînes, pas un casse-tête chinois. C’est les vacances, d’accord, mais bon. Elles avaient d’autres projets, en partant.

Donc, neige ou pas, rien à faire. C’est décidé, elles feront sans. Attention, ça ne rigole plus.

« On est partis ! »

Mais, en tout cas, « On est pas arrivés ! »


Chapitre 30


« Vivie en mode Panizzi »


Mais c’est quoi ce binz ! Voici la petite équipée qui roule sur la route enneigée. La voiture patine, elle part dans tous les sens. A présent, le verglas, c’est encore pire. Vivie nous la joue façon Loeb et Panizzi.

« Mais c’est pas possible ! C’est quoi ce voyant ? », demande Vivie.

Dudu lui répond : « Ohoh ! Je sais pas, je l’ai jamais eu. Ben, c’est écrit : panne de direction. »

Vivie lui demande à nouveau : « Tu crois que ça craint ? »

Dudu : « J’sais pas. Tu la sens comment la direction ? »

Vivie : « Ben, c’est plein de verglas, ça part dans tous les sens. On est pas arrivés ! »

Dudu : « Bon, et bien, ça doit être à cause de ça. L’ordinateur de bord doit plus rien capter, il a dû devenir fou. Vu comme ça caille, il doit être congelé, aussi. Regarde, même la température clignote. »

Vivie : « Ok, de toute façon, je roule tranquille. On verra bien. »

Le téléphone sonne.

Dudu décroche : « Salut, Greg ! Ca va ? On est en train de rentrer, c’est ta femme qui conduit. A quelle heure on rentre ? Ben, j’sais pas, on roule tranquillou. Y’a de la neige partout, plein de verglas. Et comme on sait ni remettre, ni enlever les chaînes, on roule sans rien. En plus, on a les voyants qui s’allument dans la voiture. Je pense que le système électrique doit déconner à cause du froid. Mais te fais pas de souci. Où on est, ben, je sais pas. On est partis y’a une demie-heure, environ. Je vois pas les panneau, ils sont trop recouverts de neige. Qu’on s’arrête ? Non, on peut pas, sinon, on va s’enliser. Mais si, c’est possible !»

Vivie dit : « Dis-lui que c’est bon. Je gère ! »

Dudu lui répète donc : « T’as entendu ? Elle te dire qu’elle gère ! »

Il a dit qu’il allait se renseigner au sujet de la panne de direction. »

Le téléphone sonne à nouveau.

Dudu répond à nouveau : « Oui, recoucou ! Quoi !? Tu as appelé un garagiste et il te dit qu’on doit s’arrêter de suite !? Mais, je t’ai dit que, c’est pas possible, si on s’arrête, on s’enlise. J’te jure, c’est vrai, y’a trop de profondeur. Que j’appelle l’assistance ? Mais, je saurai pas leur dire où on est, vu qu’on le sait même pas nous. C’est un bled paumé, y’a que des prairies recouvertes de neige. On voit tout juste les côtés de la route, pour pas se manger un mur. Bon, promis, dès qu’on peut, on s’arrête et on t’appelle. »

Dudu dit à Vivie : « Dis donc, il stresse à bloc, ça a l’air sérieux. Tu sais quoi, je vais appeler directement chez Renault, pour leur demander ce qu’on doit faire. »

Elle les appelle donc, et à la fin de la communication, elle dit : « Bon, ils disent que ça peut venir du froid, mais ils peuvent pas me le confirmer. Ces cons, ils me disent de m’arrêter chez un de leurs concessionnaires. Ils me font marrer. C’est pas possible ! On est en pleine montagne. Y’a déjà pas un seul garage, alors, un de chez Renault, laisse tomber. On est pas arrivés ! »

Toutes les deux rigolent. Mais pas très longtemps, car la voiture part de plus en plus en vrille, à cause de la route hyper glissante.

Dudu dit à Vivie : « Dis, garde ta droite, on est en train de rouler au milieu et y’a un châsse–neige qui arrive en face. »

Vivie lui répond : « C’est parce que j’y arrive pas. Punaise, il aurait pas pû commencer par faire la descente ?! Tu sais quoi, dès qu’on l’a passé, je roule à gauche sur ses pas. T’inquiète, je gère !»

Et voilà la voiture des 2 C qui roule complètement à gauche, tels les anglais. Ca glisse toujours, mais c’est quand-même plus agérable. D’ailleurs, les voitures derrière elles, font pareil. Mais, ça ne va pas durer bien longtemps, car d’autres arrivent à contre-sens.

Le téléphone sonne à nouveau : « Non, on t’a pas oublié, Greg. Le truc, c’est qu’on a toujours pas pû s’arrêter. Mais non, on se fout pas de ta gueule ! Si on s’arrête, on va stopper tout le monde derrière. Qu’on se mette sur le côté ? Non. Autrement, on pourra plus repartir. Je t’ai déjà expliqué : on va s’enliser ! C’est bon, t’inquiète, on roule tout doucement, on est tous en file indienne. On mène la tête. On gère ! »

Et oui, il y a du monde derrière. Les 2 C mènent la barque !

Vivie dit : « Punaise, j’ai les sueurs, j’ai l’impression d’être Panizzi ! Ca patine ! Oh, bordel, la nuit commence à tomber et le brouillard arrive ! On est pas arrivés ! »

Le téléphone sonne encore.

Dudu dit à Vivie : « Punaise, il doit vraiment croire que je me fous de sa gueule. Tout-à-l’heure, il voulait pas me croire quand je lui ai dit qu’on pouvait toujours pas s’arrêter, au bout de trois quarts d’heure. Il va m’envoyer bouler, à force. Moi, je réponds plus. Tu parles toi. Quoi, tu conduis ? Quelle excuse bidon. Ah oui, ça patine, c’est vrai. Avec le téléphone à la main, ça va pas le faire. Bon, ok, j’ai compris, ça va, je réponds… Mais bon, on est pas arrivés ! »

Après avoir répondu au téléphone, Dudu dit à Vivie : « Bon, il dit qu’on est complètement folles. Que depuis tout-à-l’heure, c’est pas possible qu’on ait pas pû s’arrêter sur le côté, sans s’enliser. Qu’on a qu’à s’arrêter en plein milieu. Je lui ai bien expliqué que c’est nous qui étions en tête et que si on s’arrête, on crée un bouchon monstre. Donc, il a dit qu’on fait comme on veut, puisque c’est ce qu’on est en train de faire, de toute façon. Mais de prendre à garde à nous, avec les gosses. D’ailleurs, c’est bizarre. Ils doivent être pétrifiés, on les entend pas. En tout cas, entre le chemin à l’aller et celui du retour, on s’en rappellera longtemps de ces quatre jours de vacances. C’était vraiment Rock’n Roll, comme tu dis toujours, Vivie. Mais, c’est cool, tu gères ! »

Finalement, après cette péripétie interminable, ils arrivèrent tous à bon port, sans un accrochage.

« On est arrivés ! »


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