« Une journée hors du commun »
Nous sommes le huit Décembre 2009. Dudu ne le sait pas encore, mais ce sera la dernière fois qu’elle travaillera dans son camion. Ce soir-là, elle sera victime d’une agression, qui finira en bagarre générale, entre la racaille du quartier, les pompiers et la police. Cette histoire fera d’ailleurs beaucoup de bruit : presse, radio, journal télévisé, etc…
Pour Dudu, se fut la goutte d’eau. Et c’est ce qui la poussa à mettre la clef sous la porte.
Deux jours après, elle se rend à Nice, en compagnie de Vivie au Tribunal des Affaires Familiales. C’est le jour du jugement pour la garde de son fils. La convocation est fixée à neuf heures. Il y a énormément de circulation. L’heure tourne. Ce n’est sûrement pas le moment d’arriver en retard. Elles arrivent pile à l’heure. Une fois sur place, personne… Le nom de Dudu n’est même pas inscrit sur la liste des procès. Mais, que se passe-t-il ? Elle se rendent, alors, dans le tribunal d’en face. Là, rien, non plus… A force de faire des vas-et-viens, elles apprendront finalement que le procès a été reculé d’une heure. Apparemment, tout le monde était au courant, sauf Dudu.
Alors, elles se rendent dans un bar pour boire un café, en attendant, histoire de se remettre de toutes ces émotions. Là, le téléphone sonne. Il s’agit de la Mairie de Menton qui convoque immédiatement Dudu, suite à l’incident du camion, d’il y a deux jours, pour contrôler tous ses papiers ; car une réunion de quartier aura lieu, le soir-même. Dudu leur explique donc qu’il lui est impossible de se rendre actuellement sur les lieux, vu qu’elle se trouve au Tribunal de Nice. De l’autre côté du fil, on ne veut rien savoir. Elle raccroche. C’est le bazar, il va falloir trouver une solution.
A présent, il est temps de rentrer dans le tribunal. Une fois à l’intérieur, le téléphone sonne à nouveau. Cette fois-ci, il s’agit de la Police de Menton, qui informe Dudu que le procès pour l’affaire du camion aura lieu dans l’après-midi. Comment faire ? C’est une journée de « ouf » qui s’annonce.
Une fois le procès pour son fils terminé, Vivie et Dudu décident d’aller manger un morceau en ville, histoire de faire le point. Allez, un petit resto japonais, histoire de pas se laisser abattre. Maintenant, s’agit de trouver une place. Impossible de se garer en ville. Elles feront le tour, je ne sais combien de fois, tout d’abord, pour repérer « Le Zen-Zen ». Après avoir finalement retrouvé le restaurant, rebelote, pour dénicher une place pour se garer. Elles se rabattront finalement sur un parking souterrain, après avoir fait le tour du pâté de maison, à en perdre la tête. Et là, comme elles sont chkoumouneuse, c’est complet ! Elles se sont déjà engagées, à l’intérieur, Dudu doit donc manœuvrer pour en ressortir. Là, elle manque d’écraser une mamie, lors du « reculage » de parking, comme elles disent. La personne âgée s’affole et se met à crier sur les 2C. Vivie sort la tête par la fenêtre et s’excuse en précisant qu’elles ne l’avaient pas vue ( des fois qu’elle aurait pas compris). La vieille peau continue à s’égosiller. Là, c’est au tour de Vivie de s’énerver : « Ca va, on vous dit pardon, c’est déjà pas mal ! Y’en a, il se seraient même pas excusé. Donc, c’est déjà bien ». Les passants commencent à se retrouver tout autour de la voiture, c’est le bazar. Vivie, les regarde et leur dit : « C’est vrai, quoi, on est pas des sauvages. On s’excuse, c’est bien, non. On est pas parti sans rien dire, on aurait pû… ». Tout le monde approuve la réaction des 2C. Du coup, la mamie se fait toute petite et n’ose plus rien dire. C’est le monde à l’envers ! « Maintenant, si vous pouvez vous écartez de la voiture, comme ça, on écrase personne. » Tout l’attroupement cède alors le passage à la Kangoo, qui finira son petit bonhomme de chemin…
Une fois de retour à Menton, Dudu fait immédiatement faxer au Tribunal de Nice des éléments importants pour l’affaire du camion qui va avoir lieu d’ici quelques minutes. Puis, elle s’empare des papiers demandés par la Mairie, elle saute sur son scooter, et file les leur emmener. De retour chez elle, il est maintenant l’heure de se rendre à la réunion de quartier ! Il faut remonter tout en haut du Careï. Seb, le mari de Sandrine vient la chercher aussitôt, en voiture.
Finalement, au bout du compte, tout se goupilla pas trop mal, tout-au-long de cette journée méga-mouvementée.
La réunion se passa également plutôt bien pour Dudu. Elle, qui appréhendait cette entrevue, fut étonnamment satisfaite de voir la réaction des gens du quartier prendre sa défense, face aux gens de la mairie, qui montraient le camion du doigt.
Elle remercie d’ailleurs encore les gens qui se sont mobilisés afin de la supporter dans cette épreuve…
Chapitre 14
« Rencontre avec le Papy mentounasque »
Quelques jours après l’incident du camion, Vivie et Dudu décident d’aller vider la marchandise. Les provisions sont énormes. Pas question que tout cela se perde. Elles se rendent donc toutes les deux chez les grands-parents de Dudu, afin d’y déposer la plus grande partie du stock. Cette dernière connaît très bien ses grands-parents et sait très bien qu’ils vont prendre peur en voyant toute cette nourriture. Elle prévient, donc, Vivie, que le papy est un vieux mentonnais très gentil, mais hyper-colérique et qu’elles risquent de l’entendre hurler. Mieux vaut, pour elles, de ne pas traîner dans les parages. Donc, la seule solution, pour que tout se passe bien, c’est de déposer tout discrètement et s’en aller aussitôt, sans demander leur reste.
Mais Vivie ne l’entend pas de cette oreille, celle-ci répond à Dudu qu’elle a l’habitude de ce genre de personnes et qu’elle sait comment leur parler. Elle voit le grand-père et lui déballe, cash, toute la marchandise sur la table de la cuisine, en énumérant, à haute voix, chaque produit, telle une vendeuse sur un marché :
3kg de champignons, pour vous faire des omelettes,
6kg de tomates, pour vous faire de la sauce,
2kg d’oignons, pour vous faire de la pissaladière,
50 pains précuits, pour vous faire des casse-croûtes,
15 kg de cantal, pour vous faire des pâtes,
4 salades, pour vous faire des salades,
etc…
Dudu regarde Vivie et lui fait des grands gestes, dans le dos de son grand-père. Elle lui fait désespérément signe de se taire, qu’elle va se faire zigouiller.
Mais Vivie ne l’entend pas de cette oreille. Elle continue dans sa lancée, en rigolant, plus rien ne peut l’arrêter, à présent. Une véritable marchande de tapis !
Voilà, tout est dit. Et comme ça suffit pas, elle décide d’en rajouter une couche : après les produits frais, place aux surgelés. Après tout, elles ne sont plus à quelques kilos près…
Maintenant, elle annonce au grand-père, qu’elles reviennent à l’instant de la cave et qu’elles y ont entreposé le reste du stock dans le congélateur. Et c’est reparti pour énumération sans fin :
150 steacks hâchés,
10 kg de viande hâchée,
20 kg de kebab,
15 kg de frites,
etc…
Tout au long de ce compte-rendu, Dudu se décompose au-fur et à mesure un peu plus. Elle mime à Vivie qu’elle va se faire lincher et la supplie de se taire.
Une fois que tout fut annoncé au grand-père, Dudu attend la santence. Elle regarde ce dernier et à son grand étonnement…
Le papy est tellement surpris de voir, une jeune femme qu’il ne connaît pas, lui parler de la sorte ; qu’il reste sans voix.
Et, après quelques secondes de silence. Il se met alors à rigoler, au grand étonnement de Dudu, qui, pour sa part, n’a jamais réussi à le faire rire.
Et voilà, comment une épreuve qui paraissait courue d’avance, se finit finalement en fou-rire. Sacrée Vivie !
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